jeudi 29 septembre 2011

dimanche 4 septembre 2011

Cher Janvier

Cher Janvier


Tu me manque déjà alors que tu n’es pas parti. Je te sens mourir cependant, je te sens t’endormir et laisser ta place à d’autres, toujours à d’autres, parce qu’aucun d’entre  vous ne peut exister simultanément aux autres.
Cher Janvier je te souhaite le meilleur repos, je ne sais pas où tu vas et je ne peux pas te suivre. Je le regrette beaucoup.
J’aurais aimé te prendre dans mes bras, ou que tu m’enlace ; mais je suis incapable de t’enlacer, et c’est au moment ultime de ta mort, à ton chevet de chose malade, que je te tiens- ou crois te tenir- enfin.
Si je m’endors, tu me contiens totalement, cher Janvier ; et souvent je me suis endormi contre toi, dans ton confortable environnement, fortement calfeutré. Ton sommeil était bleu ou  gris.
Souvent je me suis endormi contre toi et j’ai imaginé être ailleurs, ni avec toi ni avec qui que ce soit d’autre, confondre temps et espace comme une seule et même ligne, fine, déplorable ; mais même dans ces moments de doute je n’ai jamais cessé de t’appartenir Janvier, bien malgré moi.


A bientôt ;

I.D.

Dear January


I already miss you though you’re not gone yet. I can feel you dying however, I feel you falling asleep and leaving your place to others, always others, because none of you can exist simultaneously to others.
Dear Januray I wish you the sweetest rest, I don’t know where you’re going and I can’t follow you. I regret it a lot.
I wish I could hold you entirely in my arms, or that you embrace me; but I’m unable to embrace you, and at this very moment of your death, standing at your bedside, I hold you- or believe that I hold you- at last.
If I fall asleep, you contain me completely, dear January; and many times I’ve fell asleep against you, in your comfortable environment. Your sleep was grey or blue.
Many times I’ve fell asleep and I imagined that I was somewhere else, not with you or anybody else, confusing time and space as if it was one thin, miserable line; But whenever I was doubting, I never stopped belonging  to you, January, reluctantly.

See you soon,

I.D.