samedi 16 novembre 2013

Temps jaune, temps bleu

Il fait bon se laisser aller dans un monde de mots et de carrefours abstraits. Veuillez m'excuser si c'est vague.

J'ai déjà dû vous le dire, je m'aventure dans le quatrième volet de l'ère du repos, dont j'ai choisi le titre: Temps Jaune, Temps Bleu. Il devient de plus en plus évident que cette histoire vague d'animaux et d'humains est une route aux multiples ramifications, dont l'une peut croiser celle d'un autre récit en cours d'écriture. 

Et le point précis de rencontre de ces deux histoires, de ces deux temps et deux espaces, peut s'appeler "conversation des poissons".  Mais rien n'est écrit. Oh, on pourrait parler des heures des histoires non-écrites, ça ne cuira pas la choucroute. 

En prime, veuillez trouver en fin d'article un gif paresseux. 



Je ne suis plus disponible à cette adresse.
Viens me trouver, viens me trouver, viens me trouver...
Je ne suis pas difficile à trouver
Je ne suis pas loin,
Mon cadavre indique ma position géographique (x et y)
Je ne suis pas difficile à traverser...
Tout me traverse,
Tout le pays me traverse,
Traverse moi.

Tu avais du mal à respirer, la peur t'étreignait.
Tu courais mais tes pauvres baskets ployaient sous le poids de ton corps et de ton sac, et tu ne savais pas comment rendre tes bras utiles.
Quand on te demandait la raison de ce regard perdu et de ce grondement sous ta poitrine, tu ne comprenais pas ni n'arrivais à te faire comprendre.
Malade, tu cherchais les autres, les deux autres.
On ne pouvait pas s'empêcher de penser aux lourdes carpes prisonnières de l'aquarium dans l'immense restaurant vide. Clairement pas des bêtes à manger, si sales et tristes. Les bêtes condamnées à la sédentarité. Nées ici ? Tu me demande, pensant que je pouvais répondre. Capturées où, et dans quel but ?
Et toi penché à tenter de communiquer avec les carpes. On ne pouvait pas penser à autre chose qu'à ce qui pouvait bien composer leurs rêves.

Et trop fatigué pour penser, je ne me suis pas inquiété pas de rentrer dans les couvs avec des pieds sales, dans ce lit où les deux autres dormaient déjà et s'en fichaient. Je les ai rejoint après le travail, je les ai rejoint après l'effort colossal qu'avait demandé ma journée pour rester debout, j'ai dit un faible bonsoir et laissé s'écouler la conscience de mes yeux.
Réveillé au milieu de la nuit parce que deux chats se battaient sur le toit, je n'ai pas pu me rendormir ; Les deux autres de part et d'autre et inconscients dans leur voyage intérieur (sans doute partagé) me firent douter de ce que j'avais entendu.
Endormi finalement quand la lune verte se couchait. Endormi entre les deux autres, la chaleur de l'autre directement à ma gauche comme celle d'un chat mystérieux ronronnant, tard le matin. Réveillé à nouveau par un faible mouvement : la course du soleil fait jouer la loupe de la fenêtre sur ton mollet enserrant les couvs, ton mollet chauffe tant que tu le dégage du rayon en roulant de vingt centimètres sur le côté, me poussant vers l'intérieur du lit où le troisième ne dort déjà presque plus.





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