lundi 9 décembre 2013

Extraits de savon

Texte écrit sur un canapé, il m'a fallu un bus et un café pour me décider à le publier, malgré le fait que je ne sache pas à quel projet le relier. Quelle importance en fait?


Je
les ténèbres sur la ville ondulante comme une couverture. La lumière.
Je ne suis pas chez moi et je ne le serais jamais.
Une forme ovale luminescente, c'est un savon. Tous les savons ont une odeur spécifique, différente d'un savon l'autre. Tout savon est une planète personnelle, appelée à disparaître en laissant derrière elle une odeur, une texture elle aussi appelée à disparaître. Le savon est une lune dans le porte savon, un astre aplati aux deux bouts, est une lune humide et collante.
Un univers de savons. Spécialiste des savons. Wow, tu me connais bien... Tu m'as reconnu à l'odeur de mon hygiène. Et je l'aime, j'aime l'odeur de ton hygiène. Ta propreté n'est ensuite qu'un continent sur ta planète personnelle. Certains me disent que parfois, ils croisent des gens qui n'ont strictement pas d'hygiène, mais je ne les crois pas. Tout le monde a de l'hygiène, mais certains utilisent du savon, d'autres, de la salive et sèchent au soleil. Je suis reconnaissant de t'avoir entendu dire, une fois que seul moi t'écoutais (les autres s'écoutaient ensemble) que toute hygiène et que tout confort s'apparentait au fait d'apprendre à bien parler.
Et ta salive est en moi un des savon les plus doux.
Les odeurs sont des points sur le continent. Les odeurs sont des briques dans le mur couché de la croûte terrestre et des strates la composant.
La cave, la cave à deux niveaux, le niveau le plus bas encombré d'éboulis et inondée la moitié de l'année. 
Le grand bazar de la vie... La nuit qui se prolonge et colore le jour. Les cafés qui ne fermeront plus jamais. Les arbres qui poussent dans le toit et dans les cafés. Les arbres qui ne sont pas plus des évidences que les voitures, les gens et les immeubles. Toutes les plantes comestibles et les millions de végétaux toxiques... Les pavés soulevés, les chaises renversée, l'infinie variété des véhicules et des trains d'émotions dans une ville infinie bâtie entre avant et après, ville qui d'ailleurs n'est pas plus une évidence que les arbres, les gens etc. Le pantalon déchiré, la roue rompue. 





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